Je regardais les premiers rayons du soleil filtrer à travers les fins rideaux de lins qui ornaient ma fenêtre de chambre. Quelle heure ? Je jetais un coup d'oeil, encore à moitié endormie, à mon réveil, ce qui eu don de me réveiller totalement. Je sautais littéralement de mon lit, et merde neuf heures, je suis en retard ! Je courais jusqu'à la salle de bain et pris une rapide douche. J'étais sur qu'Emma était déjà sortie de la maison, avec un peu de chance j'aurais le temps de prendre mon petit déjeuner après mon rendez vous. Je passais rapidement une robe simple et de jolies ballerines avec un petit peu de talons. je me brossais les dents en vitesse et remis mes cheveux en ordre. Ah lala, j'espère ne pas arriver en retard, pourvus qu'il n'y est pas trop de trafic dehors...

Comme par hasard, la rue grouille de monde. Je peine à avancer à travers toute cette foule, sans compter les gens qui me reconnaissent dans la rue et courent vers moi en hurlant mon nom et en me demandant un autographe. Je sillonne entre les gens, masquant mes yeux de lunettes. J'aimerais bien qu'on me fiche un peu la paix, pour une fois que les paparazzi ne sont pas derrière moi. Je sonne à la porte. Deux armoires à glace m'ouvrent et regardent si je ne suis pas suivie. La foule que je trainais derrière moi s'arrête avec effarement devant ces deux hommes. Ceux-ci me demandent s'ils m'ont importunés et je leur réponds qu'ils devraient les faire disparaitre au plus vite car je ne vais pas supporter longtemps ces malotrus qui hurlent mon nom et le scandent à tous les coins de rues. Je jetais un coup d'œil à ma montre, dans deux minutes j'aurais mon entretien. Je gravis les marches quatre à quatre, pas le temps d'attendre l'ascenseur.

La porte s'ouvrit sur moi. Elle se referma dès que j'eu pénétré dans la grande pièce. Elle était vaste, entièrement blanche, les murs étaient dénudés de peintures et de tableaux, tous, à l'exception d'un seul qui portait un cadre rond où siégeait une photo de la reine. Je la dévisageai un instant, la trouvant bien jeune. L'homme me regarda un instant, je posais mon regard sur lui, il était petit et possédait un ventre rebondit. Ses moustaches étaient lustrées comme celles d'Hercule Poirot et ses cheveux noirs commençaient à grisonner sous l'effet de la vieillesse. Tout était propre, aucune poussière, aucun crayon dérangé, son bureau était l'emblème de l'ordre et du ménage le plus complet, son veston portait un bouton doré bien attaché, aucun pli sur ses manchettes parfaitement ajustées, tout était symétrie, perpendicuralisme et parallélisme. Il faut avouer que cela me faisait un peu peur, surtout que ses pupilles noirs ne cessaient de me fixer et il ne détourna pas le regard, même le temps d'un instant. Je m'assis sur son ordre et le fixais. Le stress montait en moi. Pourquoi n'avais je pas demandé à Emma de m'accompagner ? Ah oui, elle avait son film, et Matt n'étais pas dispo n'ont plus, j'aurais du trouver quelqu'un... Il me posa un tas de questions inutiles, comme, votre nom s'il vous plait ? Je lui signal juste qu'il est sensé me connaitre puisque j'ai envoyé un CV. Mais bon... Pour une fois qu'une personne oublie mon prénom je ne vais pas chipoter, c'est vrai que je ne passe pas inaperçue.

Je quittais la salle blanche soulagée. Tout ce vide autour de moi avait failli me procurer un malaise. Cet homme était pour tout vous dire obtu et prétentieux, mais il s'était vite rendu compte que je vendais du rêve, comme diraient les jeunes ados. Je poussais un soupir de soulagement, c'est bon, j'allais tourner son film. Cool, le rôle principal était pour moi et j'en étais fière, j'avais réussi le casting et battue toutes ces filles qui ne sont que des amatrices. Les deux gardes du corps me regardèrent avec un sourire, je leur adressais un petit clin d'œil sournois et sortie, sentant le poids léger de leurs regards sur moi. Au moment d'ouvrir la porte, je vérifiais que personne n'attendait et posais mes lunettes sur mes yeux. Poussant la porte vitrée du grand building privé, je me dirigeais vers mon restaurant préféré pour petit déjeuner, bon d'accords il était dix heures du matin maintenant, mais bon, j'avais très faim et je n'avais rien mangé depuis la veille.

M'asseyant tranquillement à la terrasse, je commandais un coca et un cupcake. Je sais que ce n'est pas réellement ce que j'étais sensée prendre en guise de petit-déjeuner, mais c'était la seule chose qui me faisait envie. Je n'avais rien à faire de la journée et j'étais toute seule, je me dis que j'irais peut être chez Harrods l'après-midi, histoire d'acheter quelques petits hauts en tout genre, ou au parc peut être. Je pris mon téléphone et envoyait un message à Emma en lui disant que j'étais prise. Cette nouvelle allait la réjouir, après tout c'était elle qui m'avait poussé à postuler pour le poste, me trouvant parfaite pour jouer le rôle de Juliette, juste grâce à ma chanson, elle avait pensé que je faisais très vraie. Je chassais les pensées de cet homme de ma tête, ce réalisateur était vraiment quelqu'un de froid et de distant que je ne supporterai pas longtemps non plus, il ne pensait qu'à son propre bonheur et ne m'avait même pas demandé si j'allais bien, il m'avait laissé partir sans même me serrer la main. Il avait pris la fâcheuse habitude d'écarter d'un geste de la main toute chose qui ne l'intéressait pas, il devait souvent couper les gens au milieu de leurs récits. Il devrait penser un peu plus aux autres, au lieu d'être fixé uniquement sur lui, son égo était encore plus surdimmenssionné que le mien et il avait une grande estime de lui même, une trop grande même. Son argent ne devait pas y être pour rien.

Je regardais la foule se presser sur le trottoir, perdue dans mes pensées, lorsque mes yeux se posèrent sur une silhouette bien connue. J'accrochais mon regard sur cette ombre qui s'avançait, cette démarche... Je souris mais ne l'interpellait pas, sinon tout le monde lui courirait après, je me demandais même comment il avait fait pour ne pas être reconnu. Frôler tant de jeunes filles qui sont folles de lui ! Cette pensée manqua de m'arracher un petit rire.

Le jeune homme vint tranquillement s'assoir à la table à côté. Je souris. Harry était vraiment bizarre parfois, je le connaissais, pourtant il avait l'air de ne pas savoir qui j'étais, un peu comme s'il avait perdu la mémoire. Commandant un coca, il me regarde et me sourit. Sourire que je lui rendis avant de froncer les sourcils. De toute évidence il ne semblait pas se souvenir de moi. Cette pensée me choqua plus que tout. J'aussais un sourcils, peut être le faisait-il exprès après tout. Posant mon coca, je lui dis :

"-Salut Harry. Tu vas bien ?"

En même temps, qu'aurais je pu lui dire d'autre sachant qu'il semblait me prendre pour une inconnue. Si en plus il ne voyait même pas qui j'étais... Je sirotais tranquillement ma boisson en le regardant. Mais le regardais je simplement ? Ou le dévorais je des yeux ? Ou bien ne voyais je que son image alors que mes pensées s'échappaient au loin et que tout ce qui me faisait face était flouté par l'absence de réalisme dans ce monde si normal. Est ce que je suis en train de rêver ? Personne n'accoure pour demander à Harry un autographe, ou à moi, et il ne semble pas me reconnaitre. Pire encore il ne m'a même pas dit bonjour. Tout cela me semble trop paranormal, si ça se trouve, ce n'est pas Harry et je me suis trompée. Non, je ne pourrais pas me tromper sur les personnes que je croise. Je scrutais son visage attentivement, c'était bien lui, Harry Edward Styles, des One Direction. Assis à la terrasse d'un restaurant en train d'attendre son coca, tout seul, silencieusement ? Je clignais des yeux pour tenter de me réveiller, mais c'était tout ce qu'il y avait de plus réel.

La seule chose que je ne voyais pas était ces yeux. Masquée de lunettes de soleil tout comme les miens. Et si ces yeux étaient marrons ? ou bleus ? Et pas du vert si brillant habituel au chanteur. Je retirai mes lunettes, est ce à cause d'elles qu'ils ne me reconnait pas ? Non je ne pense pas.

Le garçon me regarda en souriant et changea de table pour venir s'assoir en face de moi. Je souris. Ah, tout de même il m'avait reconnu. Il répondit gentiment qu'il allait bien et me renvoya la question, accompagnée d'un petit sourire timide qui ferait craquer n'importe qui. Il retira ses lunettes. Ah, il avait finallement fini par me reconnaitre. Je lui lançais un de mes plus beaux sourires.

"-Bien. Je t'ai pas vu depuis longtemps. T'étais où ?"

A vrai dire, en disant longtemps, je pensais trop longtemps. Harry m'avait manqué bien sur, c'était mon ami et c'était normal. Je croquais un peu dans mon cupcake sans cesser de le regarder. Je crois que j'étais tout bonnement incapable de le quitter des yeux. Tant de temps que je n'avais pas croisé son regard vert... J'imaginais tellement d'endroits où il aurait pu être, loin de Londres, loin de moi. Mais pourquoi ne pensais je qu'à moi encore ? Je devenais limite égoiste et possessive alors qu'il n'y avait rien entre lui et moi, enfin, plus rien. Il aurait aussi pu être à Tokyo que je n'aurais pas du m'en soucier. Pourtant, je voulais savoir ce qu'il avait fait. Pourquoi ?

Taylor, réveille toi ! Tu penses trop. Et puis arrête de le fixer il va te prendre pour une folle à la fin. Allez, regarde ailleurs, lâche le des yeux bon sang ! Puis je y résister ? Je veux dire, à la tentation. C'est plus fort que moi, je ne peux quitter ses prunelles vertes.

En tournée ? Je ne savais pas que les boys en avaient fait une récemment. En attendant c'est pas une excuse, j'ai aperçu la semaine dernière Liam qui marchait avec un autre gars que je n'avais pas reconnu, j'étais trop loin. Harry aurait pu donner de ses nouvelles en une semaine non ? Oh oh, Taylor, réveille toi, tu sors plus avec Harry, s'il veut pas te donner de nouvelles il le fait pas ok ? T'es son ex c'est tout. Je souris maladroitement et dit :

"-Heum, Harry, enfin, tu vois, toi et moi, c'est compliqué, mais euh, si tu veux on peut, enfin, repartir à zéro ?"

J'avais dit ça complètement maladroitement, je sentais que j'allais me faire jeter, et merde qu'elle boulette t'as faite encore Taylor, t'es vraiment la reine des connes toi ! Je me maudis intérieurement. Faut pas croire, Harry et moi ça l'a pas fait la dernière fois, et c'était déjà de ma faute, pourquoi il voudrait se remettre avec moi ? Hein, qu'est ce qu'il y gagnerait lui ? *C'est pas parce que tu l'aimes toujours que tu dois être égoïste Taylor !*Conscience, s'il te plait ferme ta gueule au moins un moment, je culpabilise déjà assez bien toute seule sans que tu doives en remettre une couche.